Alsace

L’intérêt pour nos artistes et artisans locaux contribue à l’affirmation de notre identité régionale.

C’est pourquoi l’Hôtel des Ventes des Notaires vous propose des ventes thématiques célébrant nos grandes figures alsaciennes telles que Jean-Jacques Henner, Tomi Ungerer, Camille Claus, Roger Mühl.

Le mobilier polychrome ancien et contemporain n’est pas en reste, pensons, pour ne citer qu’elle, à la production de la manufacture de Seltz, située à Mittelbergheim, qui s’attache les créations du designer Pierre Chapo.

Ne seront pas oubliés : les objets d’arts populaires, si caractéristiques de notre région, ainsi que des exemplaires d’ouvrages sur l’Histoire de l’Alsace. De quoi réjouir un grand nombre d’amateurs !


 



 
 AlsaceJEAN-JACQUES HENNER (1829-1905) "Alsacienne à la coiffe rouge"
vers 1869-1870
Huile sur panneau, Le tableau est signé à gauche, « J.J. HENNER ».
H 41,5 X L 32,5 cm.

 

Un mot sur l’artiste

Formé à l'École des Beaux-Arts de Paris, Jean-Jacques HENNER (1829-1905) est un artiste-peintre alsacien célèbre pour ses portraits et nus féminins.
En 1858, il remporte le prix de Rome avec son œuvre “Adam et Eve trouvant le corps d'Abel”. Ce périple en Italie de 1858 à 1864 lui offre l'opportunité de découvrir les créations des maîtres italiens comme Titien (1488-1576) dont il s'inspire de la Vénus d'Urbino (1538).
Né en Alsace, Henner a maintenu un lien fort avec sa région d'origine tout au long de sa vie. À la suite de la défaite de la France en 1871, l'Alsace est annexée et devient un sujet central des créations de Jean-Jacques HENNER. Sa sensibilité à la culture alsacienne se reflète dans ses œuvres, comme en témoigne “L'Alsacienne à la coiffe rouge” (1869-1870).
 

Le tableau

Ce tableau dépeint une jeune fille de Bernwiller qui pose ici en jeune alsacienne et dont distinct est actuellement exposé à Paris au Musée Nationale Jean-Jacques Henner. Une coiffe rouge habille le haut de sa tête laissant dépasser ses cheveux blonds ainsi qu'un ruban bleu. Son teint frais et blanchâtre contraste avec son châle et le fond noir. La lumière provenant de la gauche éclaire le visage, accentuant les ombres qui sculptent son nez, ses sourcils et ses paupières. Les iris bleues et les lèvres rosées renvoient à la coiffe et au ruban. Le jeu de contrastes, d'ombres et de lumières fait ressortir ses yeux grands ouverts. Le spectateur est fixé par ce regard intense qui supprime la distance entre ce dernier et la toile.
 

Une interprétation

Le 19 juillet 1870 éclate la guerre franco-allemande. Nous pouvons émettre l'hypothèse que Jean-Jacques HENNER, avec ce portrait, exprime son soutien à sa région natale touchée par le conflit. L'insertion des couleurs, le bleu par les iris et le ruban, le blanc avec le visage et les yeux ainsi que le rouge avec les lèvres et la coiffe font références au drapeau français. De plus, les coiffes colorées étaient portées par de jeunes filles non mariées.
Les jeunes alsaciennes catholiques arboraient une coiffe rouge. Le regard résolu adopté par la jeune fille interpelle le spectateur. La lumière venant du côté gauche, peut incarner la France et l'ombre à droite, l'Allemagne. La composition a possiblement pour dessein d'affirmer la nationalité française de l'Alsace et de sensibiliser le spectateur sur sa situation par la jeunesse du modèle.
Le regard déterminé reflète une région prête à défendre son territoire face à l'ennemi.
 

 



 
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